Les ragots de voisinage
TITRE : « Les ragots de voisinage »
Sixième épisode de la série « LE TESTAMENT DE MONSIEUR SYLVESTRE »
GENRE : Comédie Fantastique
AUTEUR : EMILIEN CASALI
PROTECTION SACD
Contact : Emilien CASALI
e-mail : casali.emilien@wanadoo.fr
ADRESSE : EMILIEN CASALI
(Les Compagnons Balladins)
2211, avenue du Père Soulas
Bât E – Apt 26 - Résidence la Pléiade
34090 MONTPELLIER (France)
http://emiliencasali.populus.ch/
EPISODE 6
SYLVESTRE, LE COMTE, AUGUSTIN, MAMOUZELLE, ROBERTO.
SYLVESTRE
Ce que votre femme raconte là est tout de même étonnant, Augustin ?
LE COMTE, sort de la chambre
Il n'y a rien d'étonnant à cela, Sylvestre ! (Puis) Servez-moi une bouteille de Champinelle, Augustin.
AUGUSTIN
Monsieur le Comte n'est toujours pas retourné à son château ?
LE COMTE
J'y retournerai demain. Je suis encore sous le choc, comprenez-vous ? D'ailleurs, Sylvestre, je profite de votre présence à l’Auberge pour vous demander de cesser une fois pour toute avec vos ragots.
SYLVESTRE
De quoi m'accusez-vous, Monsieur le Comte ?
LE COMTE
Je ne vous accuse de rien, mon ami. Je vous demande simplement de cesser de colporter dans tout le voisinage cette histoire stupide au sujet de fantômes. Cela fait trop longtemps que votre grand-père et vous, vous laisser aller à ces affabulations qui m'exaspèrent au plus haut point.
SYLVESTRE
Mais, Monsieur le Comte ...
LE COMTE
Suffit ! Ou bien je t'étrangle, gibier de potence !
AUGUSTIN
Il est vrai, Sylvestre, que le fait même d'en rajouter toujours un peu plus au fil des décennies n'aide en rien, Monsieur le Comte, quant à rétablir sa réputation.
LE COMTE
Voilà cinquante ans que cela dure. Il serait grand temps de taire cette rumeur idiote et sans fondement.
SYLVESTRE
Cette histoire est pourtant vraie.
LE COMTE
Je vous rappelle qu’il s'agit-là de mes affaires, facteur. Dès lors, je vous prierai de ne plus vous y mêler. Entendu ?
SYLVESTRE
Mais puisque je vous dis que ...
LE COMTE
Je vous demande de vous taire ! Cela commence à bien faire !
SYLVESTRE
A vos ordres, Majesté !
AUGUSTIN, remet plusieurs lettres au Comte
Tenez, Comte, voici du courrier pour vous.
LE COMTE
Beaucoup de monde semble s'intéresser à mon château ? (Il ouvre plusieurs lettres qu’il consulte) Bon sang ! Je parlais de vendre mon château et non ma propriété.
AUGUSTIN
Quelque chose ne va pas, Comte ?
LE COMTE
C'est incroyable, augustin ! Tout le monde souhaite m'acheter la propriété alors que cela n’était pas stipulé dans l'annonce.
SYLVESTRE, lui remet une lettre
Tenez, Majesté ! Voici une enveloppe spéciale que je devais vous remettre en main propre. Il s'agit du Centre National d'Archéologie.
LE COMTE
Le Centre National d'Archéologie, dites-vous ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Donnez-moi cette lettre, imbécile !
SYLVESTRE
Je crois bien qu'il intéresse au trésor du Chevalier à la Licorne ?
LE COMTE
Il y aurait un trésor enfoui dans mes terres ? Pourtant, personne n'était au courant dans notre famille.
SYLVESTRE
C'est la suite logique du Conte de fées.
MAMOUZELLE, sort de la chambre, une valise en main
Décidément, ces grands enfants persistent à croire à toutes ces histoires débiles. Mais enfin, je dois la fermer, m’a-t-on dit ? Messieurs, je vous souhaite le bonjour ! Je reviendrai à la fin des temps lorsque s'achèvera cette histoire sans queue ni tête.
AUGUSTIN
Où comptes-tu aller ainsi, Mamouzelle ?
MAMOUZELLE
Je pars en vacances. Je ne supporte plus tes divagations.
AUGUSTIN
Tu n’as pas l'intention de me laisser seul à l'Auberge ?
MAMOUZELLE
Tu n'es plus seul à présent, d'autres poivrots ont rejoint ton cercle intime.
AUGUSTIN
Tu es enceinte, oublies-tu ?
MAMOUZELLE
Tiens donc, c'est maintenant que tu le remarques ! Jusque-là, c'était tout pour ton Champinelle et tes fantômes, sans oublier ta chère Catherine adorée.
AUGUSTIN
Ne fais pas l'idiote, reste ici !
MAMOUZELLE
Ne me touche pas !
AUGUSTIN
Mais, où vas-tu aller ?
MAMOUZELLE
Je m'en vais raconter notre joli conte de fées dans tout le voisinage. Comme ça, Monsieur Sylvestre n'aura plus à se fatiguer. Notre entourage sera sûrement ébloui de connaître la légende des poivrots !
(Mamouzelle quitte les lieux ensuite. Le Comte lit son courrier pendant ce temps-là)
AUGUSTIN
Je ne vais quand même pas supporter ses crises jusqu'à 'accouchement.
SYLVESTRE
Ne vous en faites pas, cher maître, votre petite dame finira par se calmer... ces trucs-là, ça s'arrangera à la longue.
AUGUSTIN
Alors vous, Sylvestre, ne m'adresser plus jamais la parole ! C'est un peu de votre faute, tout ça ! Avec vos histoires à dormir debout, depuis quelques temps nous avons le sommeil léger dans notre auberge.
ROBERTO, fait son retour
Ne t'en prends pas ainsi à notre bon facteur, Augustin, il n'y est pour rien.
AUGUSTIN
Toi, tu ferais bien de te taire ! A cause de tes divagations, mon auberge est devenue invivable, et ma femme a fini par me confondre avec toi. Et puis, d'abord, j'attends toujours ton remède.
LE COMTE
Cessez de vous en prendre à tout le monde, Augustin !
AUGUSTIN
Quant à vous, Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biéééé, il est grand temps de regagnez votre château. Je vais finir par chopper moi aussi votre allergie. (Soudain, pris de tremblement, il se tord dans tous les sens) Aïe ! Aïe ! Aïe ! ma crise d'épilepsie me reprend !
ROBERTO
Vite ! Dépêchons-nous de lui préparer une infusion ! Retenez-le, Messieurs, et empêchez-le d'avaler sa langue ! (Il rentre dans la cuisine) Tiens bon, Augustin, le Docteur Castaneda va te sortir de là !
SYLVESTRE, maintient Augustin à terre
Restez tranquille, Augustin !
LE COMTE, le maintient également
Ne gesticulez pas autant, cher ami, nous allons vous soigner.
ROBERTO, sort de la cuisine avec un entonnoir et une casserole
Une chance que l’infusion était prête ! Ce sera du temps de gagner ! Il n'y a plus qu'a lui faire avaler. Surtout, ne lâchez pas sa langue ! (Un temps) Dans quelques minutes, tu seras un homme nouveau, Augustin ! (A l’aide de l’entonnoir, il fait boire le remède à Augustin) Voilà, c'est fait ! On peut le lâcher maintenant.
AUGUSTIN, se relève
Mon dieu ! J'ai la tête qui tournicote.
LE COMTE
Votre allergie était plus tenace que la mienne.
ROBERTO, s'adresse à Augustin
Je te conseille de te faire une infusion tous les soirs, ainsi ta crise se dissipera sous peu. Bon, maintenant, je vais t'aider à regagner ta chambre, u dois te reposer.
Roberto accompagne Augustin à sa chambre
LE COMTE, passe derrière le bar et se sert un verre
Tous ces évènements m'ont donné soif ! Je vous sers un verre, Sylvestre ?
SYLVESTRE
C’eut été un grand plaisir pour moi que de trinquer avec vous, Comte, mais Hélas, je dois partir sur le champ. Vous ferez mes
amitiés au Chevalier de la Bouche-en-Bié de ma part !
LE COMTE
Je vous demande pardon, Facteur ?
SYLVESTRE
J'ai ouï dire que votre ancêtre était de retour, Majesté.
LE COMTE, le prend par les oreilles et l’entraîne vers la sortie
Fichez-moi le camp d'ici, immédiatement !
Fin du sixième épisode