Le fantôme qui courait après sa licorne
TITRE : « Le fantôme qui courait après sa licorne »
Premier épisode de la série « LE TESTAMENT DE MONSIEUR SYLVESTRE »
GENRE : Comédie Fantastique
AUTEUR : EMILIEN CASALI
PROTECTION SACD
Contact : Emilien CASALI
e-mail : casali.emilien@wanadoo.fr
ADRESSE : EMILIEN CASALI
(Les Compagnons Balladins)
2211, avenue du Père Soulas
Bât E – Apt 26 - Résidence la Pléiade
34090 MONTPELLIER (France)
http://emiliencasali.populus.ch/
EPISODE 4
MAMOUZELLE, AUGUSTIN, SYLVESTRE, ROBERTO.
Le lendemain matin...
Augustin est toujours endormi sur le bar...
MAMOUZELLE, sort de la chambre, aperçoit son mari endormi, se dirige à la cuisine, puis en ressort quelques secondes plus tard, une tasse de café en main
Mon cher mari prendra son café habituel ou plutôt un verre de « Champinelle » ?
AUGUSTIN, à moitié réveillé
Pour le petit café, ça ira bien.
Il se dirige vers elle et la tripote
MAMOUZELLE
Voyons chéri, ce n'est pas le moment pour les galipettes !
AUGUSTIN, agenouillé
Laisse-toi faire, nous sommes seuls !
Il pose ses mains sur son ventre
Eh bien, pour cet heureux évènement, que t'a prédit Madame de Flipette ? Ce sera une fille ou un garçon ?
MAMOUZELLE
Ce sera une surprise !
SYLVESTRE, entre en chantant
“I'm singing in the rain, just singing in the rain... what a glory high sphere... I’m happy again...” Salut la compagnie ! Comment vont les amours aujourd'hui ?
AUGUSTIN
Nos amours vont à merveille, mon cher Sylvestre !
MAMOUZELLE
Vous êtes bien matinal, Facteur.
SYLVESTRE
Aujourd'hui, ma tournée est moins longue que d'habitude... Généralement, à cette heure-ci, je me rends au château de Monsieur le Comte de la bouche-en-Bié... mais la route qui nous y conduit est barrée à cause des travaux. Vous n'êtes pas au courant ?
MAMOUZELLE
La Via Dorée barrée à cause des travaux ?
SYLVESTRE
Eh oui, ma petite dame ! Vous semblez ignorer que Monsieur le Comte de la bouche-en-Bié a décidé de vendre son château le mois prochain.
MAMOUZELLE
De vendre son château ? Vous en êtes bien sûr, facteur ?
SYLVESTRE
C'est écrit en clair dans les journaux, ces jours-ci.
AUGUSTIN
Ce sont là les affaires du Comte, Mamouzelle. Cela ne nous regarde pas.
SYLVESTRE
Bien que les raisons qui le poussent à agir de la sorte ne sont pas clairement précisées dans les journaux. Enfin ! Ce sont là les affaires du Comte de la bouche en Bié.
MAMOUZELLE
Le café est encore chaud, Sylvestre. Je vous en sers un ?
SYLVESTRE
Bien volontiers, ma petite dame ! Mon vouage fut si long que je n’ai guère eu le temps d’apaiser ma soif !
Mamouzelle sert le café à Sylvestre
AUGUSTIN
Du courrier, facteur ?
SYLVESTRE, lui remet une lettre
Voyez plutôt, cher Maître.
AUGUSTIN
Tiens donc ! un courrier parfumé qui nous vient de Vérone, destiné à Monsieur Roberto.
MAMOUZELLE
C'est sans doute une admiratrice ?
SYLVESTRE
Je crois bien qu'il s'agit de Mademoiselle Roméo !? Bon ! ce n'est pas tout, Augustin... et si vous lisiez la suite du feuilleton d'hier… (Il lui remet le journal) C'est en première page.
AUGUSTIN
De quoi s'agit-il ?
SYLVESTRE
Des mésaventures du Comte de la Bouche en Bié.
AUGUSTIN, lit le journal
Ca par exemple, Monsieur le Comte a disparu ! Etrange que tout cela ?
SYLVESTRE
Je voulais vous garder le meilleur pour la fin.
ROBERTO, sort de la chambre
Bonjour tout le monde ! Tu veux bien me servir un thé au Jasmin, Mamouzelle ? Comment allez-vous, facteur ? Les nouvelles sont fraîches aujourd'hui ?
SYLVESTRE
Plutôt parfumées !
AUGUSTIN, lui remet la lettre
Il s'agit de ta fiancée qui t'envoie un courrier de Vérone.
ROBERTO
Ce n’est pas possible ! Je lui avais pourtant déconseillé d'aller à Vérone.
MAMOUZELLE
Un problème, Roberto ?
ROBERTO
Figure-toi que ma fiancée est à Vérone, chez les « Cornutto », un couple semeur de zizanie. Je l'avais pourtant prévenue. Quand je pense que nous devions fêter notre premier anniversaire de fiançailles à Florence, ces jours-ci.
AUGUSTIN
Mademoiselle Roméo a sûrement deviné que tu étais grippé, alors elle a pris les devants, en repoussant d'une semaine la date d'anniversaire.
ROBERTO
Pour aller à Vérone ! C’est idiot !
MAMOUZELLE, lui sert une tasse de thé
Tiens, voilà ton thé au Jasmin !
AUGUSTIN, présente le journal à Roberto
Regarde, Roberto, qui est en première page, aujourd'hui !
ROBERTO
Monsieur le Comte n'a pas pu disparaître ainsi, sans en avertir ses amis !
AUGUSTIN
Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ?
ROBERTO
J'ai comme l'impression que Monsieur le Comte nous cache quelque chose d'important !? Et pourtant, la dernière fois que je l'ai vu, tout avait l'air bien normal pour lui... si ce n'est que... enfin... ce n'est pas bien important.
AUGUSTIN
Raconte toujours.
ROBERTO
En fait, il s'agissait d'un truc plutôt marrant.
AUGUSTIN
Eh bien, vas-y, fais-nous marrer !
ROBERTO
Ce matin-là, je suis allé retrouver Monsieur le Comte à son château, et pour être très précis, nous avions prévu de déjeuner ensemble à onze heures. Jusque-là, tout allait bien. Puis vint le repas. Au fil des heures qui s'écoulaient durant notre entretien, il apparaissait sur son visage de minuscules boutons, tant et si bien que lorsque je le quittais en fin d’après-midi, il en était tout recouvert.
AUGUSTIN
Une allergie.
ROBERTO
Apparemment.
AUGUSTIN
Tu lui as parlé du fameux remède du docteur Castaneda ?
ROBERTO
J'y ai pensé, figure-toi. Mais cela ne nous explique pas son départ prématuré.
AUGUSTIN
Ces affaires ne marcheraient-elles plus ?
ROBERTO
Va savoir…
SYLVESTRE, qui n’avait rien dit jusque là
Je n'en crois rien, Messieurs ! Je pense plutôt que Monsieur le Comte s'est enfui du château pour une toute autre raison.
ROBERTO et AUGUSTIN
Une toute autre raison ?
SYLVESTRE
N'avez-vous jamais entendu parler d'un certain Chevalier à la Licorne ?
AUGUSTIN
Pas à ma connaissance.
ROBERTO
Pour ma part, non plus.
SYLVESTRE
Comment, Augustin ? Vous habitez à l'auberge de la Licorne depuis fort longtemps et vous n'avez jamais entendu parler du Chevalier à la Licorne ?
ROBERTO
Il y a un rapport avec l'auberge de la Licorne, Sylvestre ?
AUGUSTIN
Auberge de la Licorne... Chevalier à la Licorne... ça sonne !
SYLVESTRE
Sachez, Augustin, que cette Auberge fût, bien des siècles avant que votre dame et vous-même ne vous y installiez, un relais postal qui accueillait les pèlerins de passage dans notre Comté de Maison-du-Bois Doré.
AUGUSTIN
Je crois bien l'avoir lu dans l'historique de la Région.
SYLVESTRE
Vous saviez donc que le Chevalier à la Licorne fût le Maître des lieux, et que Licorne était un nom d'emprunt.
ROBERTO
Mais qui se cachait derrière ce nom d'emprunt ?
SYLVESTRE
Un certain Chevalier de la Bouche-en-Bié !
AUGUSTIN
Il s'agirait donc d'une parenté du Comte.
SYLVESTRE
Son ancêtre !
ROBERTO
Vous voulez dire que l’ancêtre du Comte de la Bouche-En-Biais aurait pris un nom d'emprunt ?
SYLVESTRE
De la Bouche-en-Bié, et non de la Bouche-en-Biais, comme le prétendirent bien plus tard ses successeurs.
AUGUSTIN
Ce qui fait encore à ce jour du remous dans le voisinage, comme nous le savons bien.
ROBERTO
Je ne comprends pas ? Pour quelles raisons avoir choisi un nom d'emprunt ?
SYLVESTRE
Ca, nous n'en savons rien ! Par contre, ce que nous savons, et la Légende le raconte si bien !... c’est que fantôme du Chevalier à la Licorne viendrait hanter le château de la Via Dorée tous les cinquante ans.
AUGUSTIN
Etrange que tout cela ?
SYLVESTRE
Et la date de son prochain retour est d’ailleurs fixée pour la fin de l'automne.
ROBERTO
Serait-ce pour cette raison que Monsieur le Comte a fui le château ?
MAMOUZELLE
Allons, Messieurs, ce n'est pas une histoire de fantôme qui effraierait Monsieur le Comte, tout de même !
SYLVESTRE
Hélas, c'est pourtant vrai ma petite dame ! D'ailleurs, mon grand-père, qui faisait le même métier que moi à l'époque de la dernière apparition du Chevalier, racontait dans tout le voisinage qu'il se passait des choses étranges du côté de la Via Dorée.
ROBERTO, MAMOUZELLE, AUGUSTIN
Des choses étranges ?
SYLVESTRE
Mon grand-père disait entendre des ricanements à mille lieux du château !
AUGUSTIN
Des ricanements ?
SYLVESTRE
Le grand-père de Monsieur le Comte, pris de panique, aurait aussi pris la fuite. Vous parliez d'une allergie, Roberto, qui se manifestait sur le visage de Monsieur le Comte... eh bien, figurez-vous que ce fût le même cas pour son grand-père.
ROBERTO
Autrement dit, le fantôme du Chevalier serait bel et bien de retour.
SYLVESTRE
Il est bel et bien de retour !
AUGUSTIN
Je crois que je vais faire de l'allergie, moi aussi.
MAMOUZELLE
Ah non, Augustin, tu ne vas pas me refaire ta crise !
SYLVESTRE
Rassurez-vous ma petite dame, ici à l'auberge, vous ne risquez pas sa venue... seul le château l'intéresse.
ROBERTO
Et pourquoi cela, Sylvestre ?
SYLVESTRE
Nous n'en savons rien, Roberto. Cela reste un mystère pour tout le voisinage. La légende dit seulement que le fantôme court encore après sa licorne. Ha, ha, ha, ha, ha ! Sur ce, je vous quitte... je dois reprendre ma tournée matinale. A bientôt, compagnons ! Et surtout, pas un mot de ce que je viens de vous conter là au sujet du Chevalier de la Bouche-En-Biéééééé courant après sa Licorne. Ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha ha !!!!!
FIN DU QUATRIEME EPISODE